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Suite du Presse book Janvier/2009 : Savoir-faire d’un artiste - interview Diplomatica Magazine*


Dans le milieu des artistes, Mohamed Amzil est considéré comme l’un des calligraphes naissant et talentueux, selon les témoignages de grands spécialistes et critiques de cet art. C’est que la genèse de la calligraphie a eu lieu dans l’Orient et a été dominé là-bas grâce à ses nobles écoles que ce soit en Irak, en Turquie, en Iran ou en Egypte, jusqu’en 1993, date de l’émergence de l’artiste Mohamed Amzil, que ce noble art ait pris une nouvelle dimension au Maroc avec l’obtention par cet artiste de plusieurs prix et distinctions dans des compétitions internationales dont des médailles d’or au festival international de Baghdad en dépit de l’inexistence d’une école de calligraphie au Maroc.
Cet état de fait a attiré l’attention des spécialistes, si bien que le Docteur Salman Ibrahim, Professeur de calligraphie à l’Académie des Beaux Arts de Baghdad et membre du Comité de jury international, a déclaré en 1995 lors d’une cérémonie à son hommage :

« … ce jeune homme a un avenir très brillant , car il a transféré l’école dont nous étions fiers au Maroc. Cette école a commencé à donner ses fruits et sera par la volonté divine l’une des meilleures écoles de calligraphie dans le monde arabo-musulman, et cela lui est dû, parce que j’ai déjà visité les deux villes de Rabat et de Casablanca, il y a quinze ans, mais je n’ai pas pu y trouver un calligraphe de ce niveau … » .

Pour sa part, le célèbre artiste irakien Mohamed Saïd Assagar résident à Paris a fait le témoignage suivant : « Mohamed Amzil : art et responsabilité. Peu de calligraphes maîtrisent les styles historiques de calligraphie arabe à notre époque et surtout ceux du Maghreb arabe. Mais ce jeune assidu et sensible à la valeur de la calligraphie, c’est-à-dire mon ami l’artiste Mohamed Amzil , a pu grâce à son effort, sa persévérance et sa culture artistique, imposer une présence notable dans le champ de ce noble art.

Sa connaissance des arts proches à l’art de la calligraphie, comme le design et la peinture et leurs techniques lui ont permis de créer des œuvres calligraphiques de haut niveau, non seulement dans l’exécution habile, mais aussi dans la bonne composition et le comportement subtil avec l’espace du tableau calligraphique et l’équilibre exigé entre le plein et le vide, entre les lettres elles-mêmes, et entre le texte et l’espace l’entourant. Cela échappe malheureusement à certains calligraphes arabes qui maîtrisent les règles de la calligraphie, mais ratent la composition et l’harmonie nécessaires entre le plein et le vide.

LLe don artistique de Mohamed Amzil et sa connaissance des particularités de la calligraphie, avec ses différentes écoles et sa pratique de l’art plastique lui donnent une responsabilité artistique moderne : la poursuite des particularités de l’art calligraphique dont les côtés visuels et plastiques, et les transférer au goût moderne et les besoins de la vie pratique pour passer de son état comme défenseur de l’héritage culturel à celui de son modernisateur et j’ai un espoir en lui, sa vitalité et son sens artistique ». Paris, le 5 novembre 2003. Vu les massives participations internationales de Mohamed Amzil en cette année, nous avons réalisé avec lui l’entretien suivant :

Q : Il est connu que la calligraphie est née à l’Orient avec une longue expertise acquise. Est-ce que le calligraphe marocain a pu s’imposer dans ce domaine ?

R : En effet, La calligraphie comme tout autre art telle que la peinture, la musique, le théâtre et autres se basent essentiellement sur le don et les capacités individuelles des peuples du monde. Ensuite on renforce ce talent d’une manière professionnelle par l’étude, la spécialisation et la recherche. C’est pourquoi lors de la naissance de mon aptitude en calligraphie et le dessin durant l’enfance, j’ai rejoint l’Ecole des Beaux Arts où j’ai étudié le dessin et le design graphique. Mais la calligraphie est restée mon attrait principal, malgré l’inexistence d’une école de cet art au Maroc.

J’ai compté sur mon effort individuel jusqu’à mon invitation par le Docteur Akmal Eddine Ihssane Oghlu, Directeur du Centre de Recherche de l’Histoire, des Arts et de la Culture Islamiques (IRCICA). Un homme exemplaire grâce à qui est dûe la renaissance actuelle de la calligraphie dans le monde et notamment au Maroc, c’est à Istanbul où j’ai appris à maîtriser la calligraphie chez mon seul maître, Chaîkh Hassan Jalabi en 1992 pendant un mois et demi j’ai appris le style Nasekh et Thuluth. Ce qui lui a été une surprise par la rapidité de ma captation des leçons. C’est principalement mon don et mon amour de la calligraphie et de dessin qui m’ont aidé à l’observation et l’analyse des lettres d’une manière artistique et géométrique particulière. Ce qui m’a amené à brûler les étapes et comprendre la majorité des styles calligraphiques connus avant d’aller à Istanbul.

Après avoir enrichi ma méthode d’apprentissage à Istanbul, j’ai commencé depuis 1995 à tester cette nouvelle méthode avec des calligraphes marocains. Une expérience qui a amélioré leur compréhension d’une manière claire. Ce résultat m’a encouragé alors à poursuivre les recherches dans de nouvelles méthodes capables de s’adapter avec notre ère actuelle tout en protégeant la noblesse du style ancestrale que nous avons appris chez les grands maîtres notamment à Istanbul.
Naturellement, grâce aux différents prix internationaux que j’ai obtenus , le Maroc a eu réellement sa place à côté des pays avancés dans ce domaine, et le témoignages du Docteur Salmane Ibrahim à Baghdad n’est que l’une des preuves de cette place.

Q : Nous avons constaté dernièrement votre animation des ateliers de calligraphie durant vos expositions à l’étranger, cela peut-il être considéré comme des signes de la naissance d’une école Marocaine de calligraphie ?

R : Rappelons que quand j’ai animé des ateliers dans mes expositions collectives au Maroc, cela a donné ses fruits puisque la majorité des calligraphes, qui y assistaient, venant de toutes les provinces du Royaume, et ce du nord jusqu’aux provinces sahariennes, puis l’idée des ateliers s’est transférée à l’étranger en 2004 quand l’organisation de l’ICESCO m’a chargé d’animer un atelier d’une semaine en Mauritanie. En outre, au cours de la même année, j’ai animé un autre atelier pendant mon exposition individuelle au Kuweit. J’ai réédité la même chose en 2005 à Abu Dhabi qui eu un grand succès, c’est ce qui a amené le Centre de la calligraphie à me proposer de la refaire à Chariqa.

Au cours du mois de Février de cette année, j’ai participé à l’exposition Internationale de la calligraphie de Dubai , et au mois de Mars, j’ai été invité en Algérie pour animer le 2ème atelier national. Et l’unanimité des participants a témoigné que ces ateliers sont caractérisés par une nouvelle méthode, moderne et profonde qui raccourcit le temps d’apprentissage des secrets et des règles de la calligraphie.
En ce qui concerne la culture calligraphique, j’ai été invité au mois de Mai en Tunisie pour un exposé sur les règles de la calligraphie et les styles modernes en comparaison avec l’art plastique, où j’ai fait aussi une démonstration pratique par un autre atelier de calligraphie.

Q : On remarque d’après vos oeuvres que vous semblez être entre l’art calligraphique et l’art plastique. Lequel des deux est plus proche de vous ?

R : L’art calligraphique et l’art plastique sont deux éléments bien incorporés au fond de moi même et ce depuis mon enfance. Alors quand je pense à un tableau de calligraphie, je remarque que la peinture y cherche quelques touches; de même quand je commence un tableau de peinture; il m’y apparaît la calligraphie souriante pour y avoir sa chance. Cependant, il reste à noter que la calligraphie, grâce à sa beauté graphique, sa souplesse et fluidité; constitue en elle même un art abstrait à part le côté sens et linguistique.

Rappelons pour preuve que le célèbre témoignage du grand peintre Picasso disait à mainte reprises :« dès que j’arrive à une découverte dans l’art abstrait, je constate que les calligraphes arabes l’ont découvert en avance depuis longtemps » D’autre part, des peintre occidentaux influencé par la calligraphie arabe et qui sont allés jusqu’à même l'intégrer dans leurs œuvres, comme l’artiste Paul Klee; on peut dire avec confiance que la calligraphie arabe est devenue un art universel.

Q : Vous avez peint plusieurs portraits pour des personnalités célèbres, quel est la place du portrait dans votre activité artistique ?

R : Je pense que le portrait fait l’une des preuves réelles d’un peintre dessinateur, et vous allez remarquer alors que la majorité des peintres célèbres au monde avant même la renaissance jusqu’à maintenant ont perpétué leurs œuvres ainsi que les personnalités peintes. Par exemple le portrait Mona Lisa de Leonardo Da Vinciou les autres peintres : Gaugain, Rembrandt et Picasso...
En fait, la peinture pour moi crée un double dialogue entre le récepteur et l’artiste, soit par la peinture réaliste ou abstraite. Par contre, le portrait crée un triple dialogue : entre le récepteur, l’artiste et le visage peint qui va révéler la technique du peintre, sa manière d’interpréter les traits et les expressions profondes du personnage.

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* Diplomatica Magazine
Le Mensuel Marocain des Relations Internationales.diplomaticamag.com
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