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Suite du Presse book Juin/2009 : Article paru dans le journal " L'Opinion" du 26/07/2009


M. Amzil, qui a à son actif quelque trente expositions données ici et ailleurs, a obtenu plusieurs prix qui distinguent son travail parmi les meilleurs dans le monde arabe, entre autres : la Médaille d’or au 2ème et 3ème Festival international de Bagdad (1993), sept Prix à la Compétition Internationale d’Istanbul, comme il a été honoré par une réception royale de Sa Majesté Mohammed VI pour la remise du Prix d’honneur de la calligraphie marocaine. Aperçu sur une œuvre toute distinguée.

L’histoire de la calligraphie arabe classique a toujours revêtu un aspect rituel, sacré. Basée sur des règles d’apprentissage quasi scientifique, elle en appelle dans son exercice à une discipline comportementale où le sentiment d’abnégation, l’humilité, voire l’obsécration sont sinon ses moindres vertus, du moins le profil requis. Le calligraphe qui manipule la lettre se met d’emblée au parfum d’un savoir originel, qui déborde la simple virtuosité et qui ne daigne révéler ses secrets qu’au compte-gouttes, tellement ce qui est demandé à ladite lettre échappe à tout procédé purement technique, à tout esthétisme.

La calligraphie arabe, qui est un art ancestrale basée sur des règles et principes esthétiques et plastiques à savoir les vides, les pleins, les déliés, les jambages, les chutes, l’équilibre, le rythme, le trait, le point etc., touts ces éléments esthétiques l’ont renforcé à résister à toutes époques et mouvements artistiques jusqu’à devenir un art universel même s’il est basés sur des lettres arabe, et le témoignage de Picasso parmi d’autres qui disait : (quant j’arrive à une découverte dans l’art abstrait, je constate que les calligraphes arabes étaient les premiers à le découvrir…) en illustre bien son universalité.

La calligraphie est lumière, dit la tradition. L’artiste engage donc sa foi et déploie son énergie vitale sur un chemin nommément mystique, qui est ascendant en même temps que transcendant. La composition des lettres que trace Mohamed Amzil va explicitement dans ce sens. Après avoir maîtriser les règles fondamentaux de la calligraphie , Med Amzil va au delà des normes académiques pour explorer l’énergie inépuisable de cette noble art, cette énergie calligraphique élégante que l’artiste la compare par la vivacité de l’eau, la souplesse la fluidité de ses lettres qui dansent sans limite de rythme ni de matière : Encre , peinture pigment, relief, illustre bien l’habilité de la lettres calligraphique qui s’intègre bien comme l’eau avec n’importe quel support et matière.

Mais notre artiste qui a développé les méthodes traditionnelle des règles de la calligraphie pour qu’elle s’adapte avec notre ère actuelle ne va pas s’arrêter là, étant peintre diplômés des Beaux Arts, il a créer un nouveau caractère pectoral où la lettres , le mot la composition prennent un nouveau souffle, une nouvelle dimension dynamique par l’effet des ambres, lumière, relief et gestuelle, où la perspective des plans prend son part dans l’ensemble, et les lettres donc s’élance harmonieusement dans l’espace de l’œuvre.

Il l’oriente par suggestion tantôt vers une composition à caractère paysagiste sans référent notoire, tantôt vers une abstraction passablement ludique, déclinée en lignes souples, en rondeurs mélodieuses, vers une espèce de lettrisme un tantinet baroque, superbement harmonieux. La lettre devient géométrie pure, corps céleste, sésame oraculaire, s’enrobant d’une symbolique supranaturelle à jamais cryptée. Et parce que M. Amzil a l’œil musical, ses œuvres ainsi faites évoquent par l’harmonie rédhibitoire qui s’en dégage de véritables partitions, une manière de notations dont les tons et les demi-tons multiplient et renvoient les échos. En regardant les tableaux, on a l’impression d’entendre des chants spirituelles, nées on dirait de l’éther. Chants du ciel qui sont voix du cœur d’un Amzil vibrant à l’unisson d’un cosmos intégré en toute confiance.

Par ailleurs, AMZIL a fait des portraits d’illustres tel celui du feu le Roi Hassan II, oeuvre aujourd’hui au Palais Royal, comme il a peint d’autres personnalités historiques du Moyen, Orient, selon une technique réaliste en tantinet académique, dont le mérite selon nous réside dans la passion de l’artiste à camper des figures hautes en couleur, qu’il ne manque pas d’enrober d’une espèce d’aura qui les rends si vivantes, si présentes, La palette d’AMZIL est cependant libre de tout engagement groupal ou scolastique. Magicien de la lettre, il est aussi peintre de la couleur qui parle à l’âme le doux langage de l’affection généreuse.

Mohamed Amzil qui a toujours les pieds sur terre, croit au bonheur de communiquer et de partager son art. D’une culture fort estimable, humble de sa personne, il célèbre en toute quiétude par une pratique régulière de l’art calligraphique des valeurs patrimoniales identificatoires enracinées dans la civilisation islamique. Ses prétentions d’ouverture et d’écoute sont sincères et transparaissent aisément dans sa création. Osmose qui serait propre aux calligraphes arabes, qui cultivent dans la transparence un esprit quasi intemporel se transmettant d’une époque à l’autre, dans une logique renaissante mystérieusement cyclique !?...

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* Abderrahman BENHAMZA - Journaliste à "L'Opinion" enseignant et critique d'Art.

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